Les USA, partie 2 : l'ouest de l'Utah

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RETOUR DANS L’UTAH, à Kanab

Alors que nous prévoyions de simplement passer dans cette ville, nous tombons sous le charme de ce village adossé aux falaises rouges et au bord d’un grand plateau, ouvert sur l’horizon.
C’est ici que nous entendons parler des petits bijoux de la région : les slot canyons. Il s’agit de canyons de “sand rock”, une roche sableuse friable, très étroits, dans lesquels la lumière s’immisce et épouse les courbes des parois. Le plus célèbre est Antelope Canyon, que l’on connait généralement grâce au fond d’écran Windows. Mais pour le visiter, il faut impérativement débourser 50$ pour une visite guidée et j’ai toujours un peu de mal à payer pour me promener dans la nature. Nous opterons donc pour deux canyons plus méconnus, sans doute moins impressionants mais qui nous feront quand même vivre de grands moments.


Bryce canyon national park

Mais avant cela, après deux jours à crapahuter autour de Kanab, nous partons pour Bryce canyon. L’Utah est un plateau qui s’élève déjà haut au dessus du niveau de la mer, autour de 1500m. A Bryce canyon, nous montons encore d’un cran et atteignons 2500m. Aurant dire que le désert, à cette altitude, ça caille ! Alors nous rangeons shorts et chapeaux et enfilons doudounes et bonnets pour le lever de soleil sur le canyon. Puis nous partons à pied admirer ces cheminées de fées qui s’embrasent à mesure que le soleil monte. Nous déambulons toute la matinée, seuls dans ce dédale de tourelles qui sont comme des cathédrales.
A ce stade, l’Utah a déjà amplement rempli ses promesses, j’ai le coeur orange de découvrir ces merveilles.


Grand Staircase Escalante

Puis nous nous enfonçons un peu plus au coeur de l’Utah, vers Escalante. Nous découvrons l’un des coups de coeur de notre périple : les lower calf creek falls (remettez à l’endroit : les chutes du bas-ruisseau Calf). Une balade de cinq kilomètres nous conduit à travers un oasis merveilleux, au pied d’un large canyon ocre au fond duquel les saules et les eucalyptus poussent sur les berges d’un ruisseau, bordé d’une herbe verte et tendre. Nous suivons ce ruisseau, levant le menton pour les aigles, tournant la tête pour apercevoir les colibris qui vrombissent en nous passant. Puis, au bout du canyon, une cascade de presque 40 mètres tombe des falaises dans un bassin à l’eau cristalline. C’est la deuxième version de mon paradis païen (la première étant l'Alhambra de Grenade, pour votre gouverne).

Le lendemain, nous enfourchons à nouveau nos valeureux destriers pour notre premier slot canyon : 12km de piste à vélo, 5km à pieds, et nous arrivons à l’entrée de Zebra canyon. On nous avait prévenus, avec les récentes pluies, par endroit, l’eau monte jusqu’à la taille. Ce qu’on ne nous avait pas dit, c’est que ohlavacheohlavache-elle est froide !! Alors on avance à grands coups de “ah!” “oh!” jusqu’à arriver à l’endroit le plus étroit, où il faut prendre appui contre les parois pour se faufiler tant bien que mal. Nous débouchons alors à l’endroit où le nom du canyon se révèle : deux parois qui se font face, en miroir, et dont les courbes en zig zag font penser à des zébrures. On est comme des enfants qui découvrent un nouveau terrain de jeu !


Kanaraville

Nous repartons ensuite vers l’ouest de l’Utah. Désireux d’éviter le parc national de Zion, réputé pour la foule qui s’y presse, mais curieux de découvrir cette partie de l'Etat, nous nous dirigeons de l’autre côté de Zion, vers une zone plus méconnue : Kolob Canyons. Malheureusement, des travaux coupent l’accès à une bonne partie du parc, ce qui a pour conséquence d’amasser tous les randonneurs sur les deux sentiers disponibles... Alors, une fois n’est pas coutûme, nous changeons nos plans. Et c'est un bingo ! Puisque nous découvrons ainsi deux autres canyons !
Le sentier des Kanaraville falls est officiellement fermé car le niveau d’eau est trop haut. Mais comme nous voyons quelques personnes l’emprunter, nous décidons d’en faire autant, et économisons ainsi les 20$ d’accès au canyon ! Le sentier se dissipe petit à petit, et nous devons remonter le ruisseau les pieds dans l’eau. C’est rigolo. Nous sommes malheureusement rapidement stoppés dans le canyon par une cascade dont le débit nous empêche de continuer. Tant pis, l’entrée du canyon est quand même très belle et patauger dans la rivière suffit à nous amuser.
Le deuxième canyon de la journée, Spring creek, bien plus large, nous laisse cette fois les pieds au sec, mais nous réjouit tout autant. La lumière de fin d’après-midi donne à la roche une teinte juste incroyable. J’ai peine à croire ce que je vois, à réaliser que la nature nous offre un orange si puissant. Et puis, nous sommes seuls entre ces falaises. Seuls? Pas tout à fait ! il faut prendre garde où l’on met les pieds car les serpents sont chez eux ici, comme ce beau rouge et noir qui traverse juste devant moi... (renseignements pris, il s'agit du Mountain Kingsnake, absolument inoffensif).

C’est ainsi que nous disons au revoir à l’Utah, ses canyons et ses oasis. A l’heure où j’écris ces lignes, de retour de notre road-trip, je réalise que, si c’était à refaire, j’accorderais plus de temps à cet endroit, car il n’a nul autre pareil, ses paysages sont les plus singuliers qu’il m’a été donné de voir jusqu’à présent.


Nous reprenons la route, direction la Californie, 1000km plus à l’ouest.

Mais en chemin, nous ne pouvons résister à la tentation de découvrir : LAS VEGAS !


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