8 mois passés à Montréal, à découvrir cette ville pendant presque 4 saisons (surtout l'hiver, on l'a BIEN découverte en hiver), y emménager, déménager, ré-emménager, y travailler, arpenter ses quartiers, se les approprier.
L'article serait trop long si je devais raconter nos aventures dans cette grande et belle ville, alors j'ai préparé la liste non exhaustive des choses que j'aime à Montréal :
- l'hiver est un vrai hiver et tous les lendemain de tempête, tu retrouves ton âme d'enfant en t'extasiant devant le lourd manteau de neige; (remarque valable jusqu'en mars).
- quand arrive le printemps et qu'il fait plus de 10°C, tu te crois en vacances : les bars sortent leur terrasse, les arbres recommencent à sentir la nature, tu vois même des gens en short (merci à eux qui se sacrifient pour nous donner du baume au coeur).
- Il y a des systèmes d'accroche pour les hamacs dans tous les parcs.
- les gens font la file pour monter dans l'autobus et aux feux, à vélo.
- les ruelles vertes sont des recoins merveilleux à découvrir, entre deux rues, là où les arrières cours se font face et dévoilent des instants de vies communes (jardins, aires de jeux, barbecues).
- tu as le droit d'amener ton barbecue portable dans les parcs.
- toutes les rues sont arborées, ce qui te garantit un spectacle passionant à toutes les saisons.
- on peut adopter un carré de terre dans la rue (comme ceux au pied des arbres) et y faire pousser ce qu'on veut. De fait, au printemps, on trouve des pensées et des jonquilles à des endroits improbables.
- les petites épiceries, où c'est parfois (souvent?) moins cher qu'en supermarché.
- les murals (muraux ? les peintures au mur quoi).
- le mélange des styles, des plus extravagants au non style absolu, le tout dans la plus grande harmonie. Tout le monde se fout royalement de la façon dont tu es sappé. En règle générale, il y a une absence de jugement assez libératrice. Sur la rue Ste Catherine, j'ai vu un couple de petits vieux lambdas en terrasse d'un cabaret outrancier tenu par des transsexuels et des travestis.
- Bon ok, les écureuils qui éventrent les poubelles, c'est pas cool. Mais c'est quand même carrément plus mignons que des rats.
- on fait pousser des légumes dans des serres sur les toits de la ville, avec un système d'irrigation écologique.
- il y a des patinoires gratuites dans les parcs.
- il y a des supers centres de friperies basés sur la réinsertion sociale où tu peux t'habiller pour quelque pièces (l'astuce : dans les quartiers riches, y a des fringues de dingue).
Ce que j'aime moins :
- les bus en qui tu ne peux pas trop avoir confiance (quand il doit passer dans 10 minutes en fait il y en a un qui passe dans 3 et le prochain dans 20, et en hiver, ils jouent carrément la carte de l'honnêteté avec les "horaires d'hiver en vigueur", comprendre : le bus passera peut-être bientôt inch'allah).
- Le fleuve, si proche de nous mais majoritairement inaccessible, surtout dans notre quartier, pourtant assez central, où tu as des espèces de mini docks entre la route et le fleuve, pas top pour profiter de la vue.
- le fait que la ville ait été désignée "Ville sanctuaire" pour les immigrés en situation irrégulière (c'est à dire que la municipalité s'engageait à là ce qu'il n'y ait pas de dénonciations de la police municipale aux services fédéraux de l'immigration) mais qu'il n'y a jamais eu autant de communication entre les deux services. Je sais, c'est bizarre de planter ça comme ça mais que voulez-vous, j'ai vu ma coloc (qui travaille pour le comité des droits humains d'Amérique latine) rentrer du travail épuisée et découragée car les services d'immigration ont déboulé chez une vieille madame guatémaltèque à 6h du matin, l'ont violentée, l'ont emmenée en centre de rétention en pyjama et l'ont expulsée dans les jours qui ont suivis. Et c'est monnaie courante. Et je sais, j'ai une vision partielle et partiale de la situation mais ça fait partie de ces petites choses sous le vernis de la ville moderne, bohème et facile à vivre quand tu es occidental, blanc, jeune et diplômé.
- les punaises de lit. C'est la psychose générale à Montréal mais à juste titre. On en a fait les frais avec notre van qui était infesté et ce n'est pas très rigolo. Ca prend des bonnes bombes insecticides bien dégueu, des remèdes de grands-mères, beaucoup de machines à 60°C, des grands coups d'aspirateur, et t'es jamais vraiment sûr d'avoir eu leur peau. Heureusement, on n'en a jamais eu dans nos appartements.